Destiny Gibney, avec passion et détermination
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20 April 2023Tammy Thornton a réalisé en février dernier ce qu’aucune arbitre canadienne n’était parvenue à faire depuis plus d’une dizaine d’années : officier dans un Grand Chelem de la Fédération internationale de judo (IJF). Malgré l’ampleur de son accomplissement, elle demeure modeste, tout en continuant à paver la voie pour la relève féminine sur les tatamis.
C’est à Tel-Aviv, en Israël, que l’Albertaine a enfin pu réaliser son rêve d’arbitrer au niveau international, devenant du même coup la première Canadienne à accomplir ce fait d’armes depuis la refonte du circuit de l’IJF, en 2011.
« C’était incroyable ! J’étais extrêmement nerveuse avant la compétition, mais tous les autres arbitres m’ont accueillie de très belle manière et tout s’est bien déroulé. C’était une expérience merveilleuse que j‘ai très hâte de pouvoir revivre », lance d’emblée Tammy Thornton, qui a du même coup vu plus de 30 ans de labeur être récompensés.
Initiée au judo dès l’âge de 10 ans, elle a poursuivi une carrière d’athlète qui l’a menée jusqu’aux Championnats nationaux à quelques occasions à la fin des années 1990. Puis, son parcours sportif a pris une nouvelle tournure quand un de ses entraîneurs de l’époque l’a incitée à arbitrer pour « redonner à son sport ». Elle l’ignorait, mais c’était le début d’une longue et belle aventure.
« J’ai commencé pour le plaisir à la toute fin de ma carrière d’athlète et je n’ai jamais pris de pause depuis » résume-t-elle en riant.
Lentement mais sûrement, Thornton a pris goût à son nouveau rôle. Elle a d’abord fait ses classes aux niveaux local et provincial pour acquérir un maximum d’expérience, avant de se tourner, quelques années plus tard, vers les compétitions provinciales et nationales.
Se démarquant continuellement par sa rigueur et sa passion contagieuse, Thornton a gravi les échelons jusqu’à atteindre les plus hauts standards d’excellence de Judo Canada. En 2018, la fédération l’a guidée vers l’obtention de sa certification internationale de l’IJF.
« À partir de là, j’ai réalisé que c’était une possibilité réelle. Que j’avais une chance de faire comme mes confrères masculins et de me rendre au plus haut niveau, raconte-t-elle. On me disait souvent que j’avais ce qu’il fallait pour y arriver et c’est devenu atteignable. C’était génial ! »
Un peu plus de quatre années ponctuées de travail et de nouveaux apprentissages ont finalement passé avant qu’elle reçoive l’appel tant attendu.
« Judo Canada a envoyé ma candidature et j’ai été retenue. C’était une chance en or pour moi et je suis très fière de voir mon travail être récompensé », confie celle qui n’a pas fini de montrer son savoir-faire dans l’univers du judo.
Comme pour les athlètes, viser plus haut
De ses propres dires, Tammy Thornton est motivée plus que jamais à continuer sa progression en tant qu’officielle. L’enseignante de profession sera d’ailleurs bien occupée au cours de la prochaine année, alors que de nouvelles compétitions internationales figurent déjà à son calendrier.
Elle sera entre autres d’office au Grand Prix d’Astana (Kazakhstan) en juin et à plusieurs événements de la Fédération internationale des sports pour personnes aveugles (IBSA) le mois suivant. Par la suite, son but sera d’obtenir de nouvelles assignations pour le début de la saison 2023-24, en septembre prochain, et de faire un pas de plus vers ses plus grands objectifs sportifs.
« Nous avons tous le rêve d’aller aux Jeux olympiques ou aux mondiaux. Si je veux y arriver, je dois absolument maintenir le même niveau d’excellence », explique Thornton qui, au fil du temps, a aussi été présidente du comité d’arbitrage et du comité féminin de Judo Alberta, en plus de représenter sa province à la première édition du Sommet féminin de Judo Canada, en 2018.
« Je fais tout ça pour l’amour du sport avant tout. Pour moi, c’est comme une famille et c’est simplement ma façon de contribuer à faire avancer les choses. »
Ainsi, la mère de trois enfants se donne pour mission de transmettre son savoir chaque fois que c’est possible. Et aussi de continuer à représenter fièrement toutes les femmes de son sport qui ont autant d’ambition qu’elle.
« Depuis que j’ai commencé, il y a eu beaucoup plus de filles dans le judo et c’est fantastique à voir. Dans mon parcours avec l’IJF, je me suis rendu compte à quel point les femmes sont nouvelles dans le sport et c’est assez cool de me dire que je peux devenir un exemple pour les prochaines. Je suis partie au bas de l’échelle et j’ai reçu beaucoup d’aide en cours de route. Maintenant, je dois faire la même chose pour elles », conclut-elle.