Septièmes de leur catégorie respective, Catherine Beauchemin-Pinard et Shady ElNahas ont signé les meilleures performances canadiennes du jour, dimanche, en conclusion du Grand Chelem de Tokyo, au Japon. Si ces résultats sont en deçà des attentes pour les deux athlètes, l’entraîneur Antoine Valois-Fortier est d’avis que cette compétition sera formatrice pour la suite du calendrier international.
En action chez les moins de 63 kg, Catherine Beauchemin-Pinard n’a pas mis de temps à s’imposer sur les tatamis. La numéro un mondiale a amorcé sa journée avec des victoires convaincantes contre l’Italienne Flavia Favorini et la Croate Katarina Kristo. Bien en rythme, la Québécoise a voulu poursuivre son élan à ses sorties suivantes, mais elle n’a pu sortir gagnante de la prolongation. Deux fois plutôt qu’une. Elle a d’abord baissé pavillon contre la jeune Japonaise Mizuki Takaki, qui l’a surprise avec un waza-ari dans la septième minute du duel. Pour sa part, Beauchemin-Pinard s’est dirigée vers le repêchage, où un autre long face-à-face l’attendait. La judoka de l’unifolié et la Néerlandaise Joanne Van Lieshout ont alors combattu pendant plus de neuf minutes sur le tatami, et c’est finalement l’officiel qui a mis fin aux hostilités en décernant un troisième shido à la Canadienne. « Pour être honnête, j’ai un peu de mal à expliquer comment on a pu terminer avec trois pénalités contre aucune pour la Néerlandaise. C’est dommage, parce que Catherine est venue bien près de marquer au sol. Je vais revisionner le combat et faire mes devoirs pour la suite », a commenté Valois-Fortier au terme du tournoi remporté par la Japonaise Miku Takaichi, médaillée d’or devant sa compatriote Kirari Yamaguchi. De leur côté, Mizuki Takaki et Joanne Van Lieshout ont toutes les deux continué leur route jusqu’à la troisième marche du podium. Beauchemin-Pinard a dû se contenter de la septième place. Malgré l’amertume de l’entraîneur du Canada, ce dernier n’a pas manqué de souligner les bons coups de son athlète, qui reviendra plus forte à la prochaine occasion. « Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que Catherine a donné le rythme dans tous ses duels et elle a clairement démontré sa capacité à enchaîner les combats difficiles, a-t-il fait remarquer. Elle s’est démarquée debout, au sol et elle a été dominante. Les choses n’ont simplement pas tourné en sa faveur. » Chez les moins de 100 kg, Shady ElNahas a connu un tournoi similaire à sa coéquipière. Il a signé deux gains qui se sont terminés par des projections afin d’atteindre les quarts de finale, où il avait rendez-vous avec son plus proche poursuivant au classement de l’IJF, Gonchigsuren Batkhuyag, huitième au monde. C’est à ce moment que le vent a tourné. L’athlète de la Mongolie a profité d’une ouverture dans la deuxième minute pour l’emporter par ippon et, éventuellement, se frayer un chemin jusqu’à la cinquième place du classement. Quelques minutes plus tard, ElNahas a pris la direction du repêchage pour un affrontement contre l’athlète classé deuxième au monde, Zelym Kotsoiev, de l’Azerbaïdjan. Une fois de plus, le Canadien n’a pu imposer son rythme et a perdu par ippon un peu après la mi-combat. « Les deux défaites de Shady étaient très semblables, surtout d’un point de vue tactique. Normalement, c’est un gars très offensif, mais il a commencé avec un rythme un peu plus lent. Il était un peu plus sur les talons. On apprend de ça et on s’ajuste. C’est à ça que ça sert, ces compétitions-là », a analysé Valois-Fortier, notant au passage les deux victoires spectaculaires de l’Ontarien. « Il a été solide et il a réussi deux très belles projections pour l’emporter contre de bons adversaires. C’est un aspect sur lequel il travaillait dans les dernières semaines et c’est toujours plaisant de voir les résultats. » Aussi en action chez les moins de 100 kg, Kyles Reyes a été surpris d’entrée de jeu par le Japonais Aaron Wolf. Constat similaire pour Kelly Deguchi (-52 kg) qui n’a pu trouver le chemin de la victoire, s’inclinant au premier tour face à la Croate Ana Viktorija Puljiz. Deux derniers Canadiens en lice à Tokyo, Julien Frascadore (-66 kg) et John Jr Messe A Bessong (+100 kg) ont tous les deux bouclé la compétition avec une fiche d’une victoire et un revers. Il s’agissait d’ailleurs d’une toute première présence en Grand Chelem pour Messe A Bessong, âgé de 18 ans seulement. « Tranquillement, on va le voir de plus en plus. Physiquement, il est prêt et on veut lui donner de plus en plus de combats à ce niveau-là », a expliqué Valois-Fortier, qui s’est dit satisfait du travail de son protégé. « Il a bien géré son premier combat au niveau tactique, mais l’inexpérience l’a rattrapé à son deuxième. C’est le métier qui rentre et c’est tout à fait normal. Somme toute, il passe du temps sur les tapis avec les meilleurs athlètes en compétition et en camp, alors c’est positif pour lui. Du bon temps de glace, c’est ce que ça prend ! » a-t-il conclu en riant. Les athlètes de la délégation canadienne présente à Tokyo demeureront au Japon pour les deux prochaines semaines afin de prendre part à un camp de perfectionnement. Ils seront de retour au pays à la mi-décembre pour profiter de la pause des fêtes, avant de retrouver les tatamis au début de la nouvelle année.