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6 September 2021Priscilla Gagné a vécu une semaine de rêve à Tokyo. Porte-drapeau de l’unifolié lors de la cérémonie d’ouverture, la judoka de Sarnia a réalisé son plus grand rêve en montant sur la deuxième marche du podium des Jeux paralympiques, vendredi, devenant du même coup la première athlète canadienne de l’histoire à être médaillée dans cette discipline. Et même si elle avoue qu’elle aurait préféré un dénouement victorieux, elle ne peut être plus fière de ce qu’elle a accompli au cours des derniers jours.
« Ça se termine avec une médaille d’argent, alors je ne peux vraiment pas être déçue ! L’entraînement a été difficile cet été, mais ç’a valu la peine. J’ai battu de bonnes adversaires aujourd’hui (vendredi) et j’ai vraiment tout laissé sur le tapis. Je suis très heureuse du résultat », a lancé Gagné après la cérémonie de remise des médailles chez les moins de 52 kg.
La tâche s’annonçait difficile pour la Canadienne lors de la grande finale, où elle était confrontée à l’Algérienne Cherine Abdellaoui, une adversaire contre qui elle s’était inclinée à deux occasions par le passé.
Déterminée, Gagné ne s’en est pas laissé imposer sur le tatami, résistant aux multiples attaques de la représentante de l’Algérie, quatrième au classement mondial et troisième de la catégorie aux Jeux paralympiques de Rio. Cette dernière a fait preuve d’acharnement, ce qui lui a permis de marquer un waza-ari dans la deuxième minute du duel.
Sous les conseils et les encouragements de son entraîneur Andrzej Sadej, Priscilla Gagné s’est bien ressaisie en prenant le contrôle de l’affrontement, sans toutefois être en mesure de concrétiser ses attaques. Elle a finalement été surprise par sa rivale qui l’a projetée au sol pour mettre fin au combat par ippon et être couronnée championne.
« Je savais que ça allait être compliqué contre elle (Cherine Abdellaoui). C’est une fille très forte et elle est aussi très rapide. Elle a été dynamique, elle a fait de bonnes attaques et je n’ai pas pu la contenir », a analysé Gagné, dominante lors de ses premiers combats du jour.
Après avoir gagné par waza-ari contre l’athlète du Comité paralympique russe Alesia Stepaniuk en quarts de finale, la numéro deux mondiale a remporté sa demi-finale de manière expéditive pour passer au rendez-vous ultime. Elle n’a eu besoin que de 23 secondes pour triompher par ippon contre l’Allemande Ramona Brussig, médaillée de bronze à Rio.
« Je me sentais bien et j’étais en mission ici (à Tokyo). C’était la deuxième fois que je battais Alesia Stepaniuk après avoir perdu contre elle tout au long de ma carrière. J’ai également vaincu ma bonne amie Ramona Brussig pour la première fois, alors c’est aussi très positif », a souligné la Canadienne qui avait terminé cinquième à Rio.
Cette médaille d’argent vient ainsi mettre un point d’exclamation à un cycle paralympique ardu, assombri par une pause forcée et une opération à une hanche qui est venue ralentir sa préparation en 2020.
Un peu plus de 14 mois plus tard, les embûches sont maintenant derrière Priscilla Gagné et c’est avec honneur qu’elle verra son nom inscrit aux côtés de ceux de ses compatriotes Jessica Klimkait et Catherine Beauchemin-Pinard. Elles ont aussi réalisé une première dans l’histoire du judo canadien en remportant le bronze de leur catégorie respective aux Jeux olympiques de Tokyo.
« C’est vraiment un grand honneur ! Ce sont des filles extraordinaires avec de grands cœurs et je serai avec elles pour toujours. On a fait l’histoire ensemble et c’est quelque chose de très spécial pour moi. »
C’est donc avec le sentiment du devoir accompli que Gagné reviendra au pays dimanche. Elle profitera ensuite d’une pause bien méritée, avant de prendre une décision sur son avenir. À 35 ans, elle n’écarte pas une participation aux Jeux de Paris, où elle pourrait essayer une dernière fois de devenir championne paralympique.
« Avant toute chose, je vais prendre du temps avec ma famille. Ensuite, je vais discuter avec mon entourage et mon entraîneur pour voir ce qui m’attend. On va y aller une journée à la fois et on verra où tout ça nous mènera », a-t-elle conclu.