La transition d’athlète à entraîneur afin de développer davantage le judo

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Hans Van Essen est l’éditeur en chef et le fournisseur de contenu créatif pour le site Judo Inside. En tant que journaliste Van Essen a visité un nombre incalculable d’événements. Ce judoka ceinture noire a dirigé les conférences de presse internationales aux Jeux olympiques de Sydney et d’Athènes et de divers championnats du monde et d’Europe. Il a de plus été responsable du service de presse lors de nombreux championnats du monde.

Il semble que les entraîneurs soient de plus en plus jeunes. Dans le passé, la plupart des entraîneurs semblaient être plus âgés sans être nécessairement plus sages ou même plus théoriques. Vous avez peut-être cette impression aussi, surtout avec la génération actuelle de jeunes entraîneurs qui ont été des athlètes dominants sur la scène mondiale de judo. La transition rapide d’Antoine Valois-Fortier, un autre médaillé des Mondiaux,  comme entraîneur sur le circuit mondial, apportera une expérience essentielle.

Il semble que le monde devienne un peu moins informel. Auparavant, un entraîneur était clairement et officiellement au-dessus des athlètes. La chaîne de commandement n’a pas changé, mais un entraîneur occupe un rôle parmi ses athlètes. Il pense comme les athlètes, mais avec une vue d’ensemble. Il possède de l’expérience, une vision claire, des solutions nouvelles et une compréhension des besoins de chaque athlète. En fait, de plus en plus d’athlètes bénéficient d’une solution conçue en fonction de leurs habiletés. C’est une évolution similaire à celle des autres sports. Un entraîneur, un instructeur, un préparateur mental, un entraîneur physique, un nutritionniste et tout ce dont un athlète a besoin. La santé mentale est un facteur important quand il s’agit de sport de haut niveau. La pression intérieure et extérieure est énorme, en particulier au cours d’une année olympique ou d’une année de qualification. La manière de la gérer dépend de chaque athlète. C’est ce genre de pression qu’un athlète de haut niveau devenu entraîneur saura comprendre.

C’est simple, quand les gens savent que vous avez performé au plus haut niveau, ils vont automatiquement vous respecter, car ils ont le même objectif. Bien que les judokas soient généralement respectueux par rapport à d’autres sports, ils ont toujours besoin des meilleurs conseils et solutions pour progresser dans leur catégorie d’âge, de poids ou dans la manière d’approcher leur prochain adversaire. Dans un monde où l’information, les données et l’analyse vidéo deviennent des atouts essentiels, l’entraîneur modifie lui aussi son approche. Peut-être en viendra-t-il à délaisser certains domaines d’expertise pour se concentrer sur des domaines comme l’analyse vidéo. Certes, il connaîtra les détails de la vidéo sur lesquels il doit se concentrer. C’est là le pouvoir de l’entraîneur : utiliser et améliorer les techniques modernes et montrer où faire la différence dans un match.

Talents naturels

Ce n’est pas une surprise que de jeunes entraîneurs comme Ilias Iliadis, Yvonne Boenisch, Sugoi Uriarte et Tomoko Fukumi aient autant de succès. En fait, Antoine est probablement le plus jeune à 31 ans et il a déjà montré ses couleurs sur le circuit mondial cette année. Nous l’avons vu à l’œuvre, identifiant ces détails qu’un athlète doit connaître. Il l’a fait auparavant et il est très engagé envers ce groupe talentueux.

Le fait que des entraîneurs plus théoriques, comme Shani Hershko et Driton Kuka, n’aient pas atteint le niveau mondial ultime, mais qu’ils soient encore capables d’amener de jeunes athlètes au sommet, représente aussi un grand progrès.

La transition d’athlète à entraîneur n’a rien de nouveau. Pour certains, il s’agit de leur destin, alors que d’autres ont simplement besoin de plonger dans l’aventure. On ne peut passer sous silence le fait que certains pays ont été les premiers à pousser leurs meilleurs athlètes vers un rôle d’entraîneur. Kosei Inoue a été un de meilleurs entraîneurs au Japon et c’est Keiji Suzuki qui lui a succédé. Ce sont deux champions olympiques dotés d’un talent naturel pour faire progresser un athlète avec un sens du détail que peu d’entraîneurs peuvent égaler.

La génération des quarante ans

Les Français ont toujours eu des entraîneurs de haut niveau qui ont connu de grandes carrières d’athlète. Larbi Benboudaoud est un entraîneur qui connaît du succès depuis des années, mais il a aussi dû se lancer sans expérience au départ. Aujourd’hui, il a 47 ans et il fait partie de la vieille génération, même s’il est toujours dans la quarantaine. Cette génération, qui a maintenant plus de 40 ans, a connu beaucoup de succès, mais elle a dû partir de zéro. Lucie Decosse (40), Ayumi Tanimoto (40), Ana Hormigo (40), Yvonne Boenisch (40), Francesco Bruyere (41) sont tous d’excellents entraîneurs et sont déjà des visages connus depuis des années sur le circuit mondial de la FIJ.

Ce ne sont pas tous les anciens athlètes qui peuvent réussir en tant qu’entraîneur. Il faut posséder certaines qualités pour être en mesure d’enseigner et de rassembler toutes les couches d’informations disponibles. De plus en plus de personnes formées avec les nouvelles technologies sont choisies pour améliorer les chances de succès dans le prochain cycle olympique. Des champions olympiques comme Masae Ueno, Decosse, Iliadis, Suzuki, Boenisch sont rares et difficiles à obtenir puisqu’ils contribuent à un succès pratiquement assuré. La FIJ a été remarquable puisqu’elle a profité d’un certain nombre d’occasions avec son propre personnel : Quellmalz, Jeon, Maddaloni et comme ambassadeurs ou promoteurs : Huizinga, Uemura, Yamashita… tous des champions olympiques. Un groupe d’employés de rêve possédant un objectif commun : le développement du judo.

Développer des gagnants

Je suis convaincu que la nouvelle génération réussira aussi à apporter cette motivation, ce sens du détail et cette intuition sur le tapis. Le judo doit être plus compétitif alors que d’autres sports ont un facteur X et une simplicité attrayante pour la télévision et les amateurs de sport. Le judo se bat pour conserver une simplicité au sein d’un sport qui exige tant de détails et qui est si bien développé. La simplicité et la créativité sont essentielles dans l’arbitrage et le marketing de notre sport afin d’expliquer ce qu’est le judo. La communication d’un athlète sur le tapis : montrer que vous voulez gagner, montrer que vous méritez de gagner, montrer que vous avez les habiletés pour gagner ne devrait pas empêcher de pouvoir démontrer du respect envers votre adversaire. Je me suis ennuyé de cette façon de faire aux derniers Jeux olympiques alors que plusieurs athlètes n’ont pas su utiliser le langage non verbal pour démontrer à l’arbitre qu’il méritait la victoire. Je prévois que de plus en plus d’anciens athlètes vont arbitrer pendant les compétitions. Développons ensemble des gagnants qui suscitent de l’excitation !

Ebinuma, An, Conway, Pareto, Alvear, Kelmendi, Ungvari, Gerbi et bien d’autres, les portes s’ouvrent devant vous.

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