Catherine Beauchemin-Pinard offre une 2e médaille sans précédent au Canada

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Deuxième journée historique en deux jours

C’était aujourd’hui au tour de Catherine Beauchemin-Pinard de laisser sa marque indélébile dans le grand livre du judo canadien en s’emparant d’une médaille de bronze olympique chez les moins de 63 kg. Tokyo 2020 devient ainsi les premiers Jeux olympiques où les représentants de l’unifolié récoltent deux médailles, exactement au même endroit où la première s’est gagnée, par Doug Roger, il y 56 ans.

« C’est une journée incroyable, presque parfaite. J’ai pris du temps pour réaliser que j’étais médaillée olympique. Ç’a été un très long combat, donc j’étais vraiment contente d’avoir réussi à pousser jusqu’au bout. Ça m’a fait du bien de voir Antoine Valois-FortierArthur Margelidon et Sasha Mehmedovic après ma victoire. J’étais submergée d’émotions et j’avais de la difficulté à comprendre tout ce qui se passait », a déclaré Beauchemin-Pinard, le sourire dans la voix, après avoir reçu sa médaille.

Photo Judo Canada
Catherine Beauchemin-Pinard, médaillée de bronze des Jeux de Tokyo.

La Montréalaise a remporté sa médaille de bronze en battant la Vénézuélienne Anriquelis Barrios par waza-ari, en temps supplémentaire.

Quelques minutes plus tôt, elle avait été privée de la grande finale en rencontrant sur son chemin la Française Clarisse Agbegnenou. La charge était lourde lors de cette demi-finale contre la quintuple championne du monde. Beauchemin-Pinard s’est ardemment battue jusqu’à la dernière seconde, mais s’est finalement inclinée par waza-ari.

« Je voulais contrôler son côté gauche, c’était ma stratégie, mais elle a vraiment été forte aujourd’hui. Elle mérite sa médaille d’or. »

La Française a défait la Slovène Tina Trstenjak en finale pour remporter l’or.

La championne olympique a par ailleurs pris le temps d’encenser Beauchemin-Pinard en conférence de presse après la compétition. Agbegnenou a vanté le caractère de battante de la Québécoise ainsi que sa combativité au cours des derniers mois.

Trois premiers affrontements déterminants

En début de parcours, Beauchemin-Pinard a été intraitable lors de ses trois premiers combats. Elle s’est d’abord imposée par ippon contre la Danoise Laerke Olsen puis a pris le contrôle très rapidement face à l’Autrichienne Magdalena Krssakova en huitièmes de finale, réglant son sort en 38 secondes.

La Brésilienne Ketleyn Quadros a été sa victime suivante en quarts de finale. Beauchemin-Pinard l’a battue par la combinaison de deux waza-ari, s’offrant un ippon avec moins d’une minute à faire.

« Le stress était présent dans mon premier combat, Olsen était très bien préparée, sa défensive était impeccable. J’étais contente de trouver une faille dans sa tactique pour la faire tomber. J’ai été surprise d’avoir été aussi expéditive dans mon deuxième combat. Finalement, contre la Brésilienne, j’étais prête. Quand j’ai vu une opportunité d’attaque je n’ai pas hésité et j’ai gagné de cette manière. »

Au terme de son tournoi, la judoka de 27 ans a ainsi réussi à imiter sa compatriote Jessica Klimkait qui a remporté une médaille de bronze lundi chez les moins de 57 kg. Klimkait et Beauchemin-Pinard deviennent ainsi les deux premières femmes canadiennes à monter sur un podium olympique en judo, en plus de combiner ensemble un autre fait historique en cumulant deux médailles à la même édition des Jeux olympiques.

« Ce sont les meilleurs Jeux olympiques de Judo Canada avec nos médailles de bronze et la cinquième place d’Arthur Margelidon, il ne faut pas l’oublier. Je suis contente de marquer l’histoire et personnellement, ça va me marquer à vie. »

Antoine Valois-Fortier s’incline en huitièmes de finale

Le parcours d’Antoine Valois-Fortier chez les moins de 81 kg s’est pour sa part arrêté plus tôt qu’espéré alors qu’il a été battu en huitièmes de finale par le Russe Alan Khubetsov par waza-ari.

« Évidemment, j’aurais bien aimé passer Khubetsov. Je l’avais déjà battu avant donc je savais que j’en étais capable. Mon plan de match était bien établi, je voulais mettre ma main droite sur son revers pour garder la distance, mais dans la première minute, j’ai compris que son objectif était de m’empêcher de poser cette main à cet endroit. Je n’ai pas eu le temps de m’adapter avant qu’il marque un point. »

Photo Gabriela Sabau, IJF
Antoine Valois-Fortier (bleu) contre Alan Khubetsov.

Le waza-ari de Khubetsov est survenu 23 secondes seulement après le début du combat. Valois-Fortier a alors dû redoubler d’ardeur pour tenter d’égaler le pointage, mais en vain.

« J’ai couru après longtemps. À un moment, je pense avoir été très près de marquer en le bousculant sur le côté, mais malheureusement, ça n’a pas compté. La balle était dans mon camp, il fallait que j’y aille all-in pour aller chercher un point. »

La journée de travail du judoka de 31 ans avait bien commencé avec une victoire face au Grec Alexios Ntanatsidis après que ce dernier ait reçu trois pénalités. Le combat a été fort en intensité, mais Valois-Fortier ne croit pas avoir perdu trop d’énergie dans ce premier combat.

« Je n’ai pas senti que j’avais manqué d’énergie. J’ai eu un bon temps de récupération entre les combats. On s’entraîne pour être capable d’enchaîner les combats difficiles dans une même journée. »

L’athlète originaire de Québec participait à ses troisièmes Jeux olympiques. Après une médaille de bronze à Londres en 2012 et une septième place à Rio en 2016, il voulait vivre pleinement l’expérience de Tokyo sans avoir de pression inutile sur ses épaules.

« Je me sens plus serein qu’à Rio. Je ne le cacherai pas par contre, je suis déçu de ma journée. Les cinq dernières années ont été assez exigeantes. Je suis déçu, mais très content du chemin que j’ai parcouru. »

Est-ce qu’il s’agissait du dernier combat de la carrière du Québécois? Encore trop tôt pour répondre à cette question alors que Valois-Fortier veut prendre le temps d’y réfléchir dans les prochaines semaines avec son entraîneur Nicolas Gill.

« Je n’ai pas encore pris de décisions pour la suite des choses. Pour le moment, je veux me reposer, encourager mes coéquipiers et profiter de tout ce dont je n’ai pas pu profiter dans les derniers mois. »

La médaille d’or a été remportée par le Japonais Takanori Nagase, qui a battu le Mongol Saeid Mollaei par waza-ari en grande finale.

Shady Elnahas sera le dernier Canadien à fouler les tatamis du Nippon Budokan aux Jeux olympiques de Tokyo jeudi, le 29 juillet. L’Ontarien se mesurera à Ivan Remarenco des Émirats arabes unis au premier tour chez les moins de 100 kg.

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